Introduction

La suppression de ce qui est différent, son élimination et sa conformité font partie de notre propre culture. Le pogrom contre les étrangers à Hoyerswerda - un peu avant la composition d'entrückhaltlos - venait de le faire apparaître à nouveau, ce qui rend le cadre de référence de la perception que notre propre culture fournit discutable pour moi. Dans entrückhaltlos, j'ai donc cherché à passer au crible les références à ma propre culture qui sont encore possibles, ou à considérer ce passage au crible comme une voie esthétique, comme peut-être la seule voie de perception qui reste. Le point de départ de la composition est un ténor, un ton central. Les distances se développent à partir de ce ténor. D'abord sous la forme de petites modifications - changements d'intonation, déviations tonales, jeux d'alternance, variations du son et du vibrato - ces distances atteignent progressivement des domaines qualitativement différents - traductions dans le domaine de la dynamique, du tempo ou du rythme et dans des mondes sonores plus éloignés. Les différentes qualités des distances développent leur propre pouvoir formateur; pendant un certain temps, le développement de la pièce est alimenté par l'augmentation soudaine de ces qualités de distance. En eux, le ton central se dissout, se perd complètement, un autre centre, une autre énergie centrale se forme, qui à la fin se retrouve aussi dans un ton central. Bien sûr, la question demeure pour la perception, de savoir s'il s'agit maintenant d'un autre type de centre, si le parcours de la pièce amène l'altérité atteinte en cours de route dans son propre centre, et dans quelle mesure le regard de sa propre perception peut le changer lui-même. Cependant, ce sont des questions qui s'adressent à chaque auditeur individuel et auxquelles chaque auditeur - tout à fait indépendamment de mes pensées et objectifs dans le travail sur entrückhaltlos - peut répondre pour lui-même.

Exécutions

Critique